vendredi 4 avril 2014

Dear Obama






Cher Obama,

Je me permets de t'adresser cette lettre, tu permets que je te tutoie hein? Entre gens cools le vouvoiement passerait moyen on est bien d'accord...tu vois quoi? C'est comme si toi tu vouvouyais Jay-Z, trop chelou je sais. Bref donc je disais, je me permets de t'écrire car tout doucement tu es en train de tuer l'espoir que j'ai placé en toi, mes illusions s'évaporent petit à petit et vraiment mon cher Barack ce n'est pas digne de nous. I mean come on, où est passé ce respect mutuel promis? Et que dire de l'honnêteté que tu m'as juré?

Tu vois la nuit de ton élection, car oui dans ces contrées lointaines dans lequelles je vis, il faisait nuit mais penses-tu que j'ai dormi? Non que néné, j'etais trop excitée. Pas seulement politiquement je dois te l'avouer, mais chut ne dis rien à Michelle, j'ai vu ce qu'elle a failli faire à l'aspirante Livy danoise (Scandal, hello!), et je ne m'y risquerai guère. Cette partie de l'histoire restera donc entre toi et moi. Mais au cas où tu tomberais désespérément amoureux de moi après cette lettre, saches que je suis prête à reviser mon jugement et m'enfuir avec toi au bord de la marine one, vers notre maison rêvée avec sa barrière blanche...pourquoi est-elle toujours blanche cette putain de barrière d'ailleurs? Ça reste un mystère. Mais revenons à ce qui nous intéresse. La nuit de ton élection, je n'ai pas dormi, c'était le moment tant attendu, l'apothéose...CNN a été mon ami. Et le moment est arrivé, ta victoire. Tu as écrasé ce facho de McCain. Et là j'ai chialé putain, chialer tu m'entends Barack! Tu m'as fait mouiller et pleurer la même nuit, une première, un exploit.

Le monde allait changer, le leader du monde libre, l'homme le plus puissant au monde allait être noir. Surtout il allait être beau! Beaucoup de personnes diront que ce n'est pas important, mais crois moi noir et beau pour moi c'était double bingo. Puis qu'est ce que tu parlais bien, tu me faisais rêver. Le monde allait devenir meilleur, optimiste, beau...j'ai passé Make it a better place du King MJ en boucle, j'ai bu un verre à santé en disant "Tu vois Michael,  ça va enfin arriver". Tu es arrivé sur l'estrade avec Michelle et je ne l'ai même pas détesté, pas un seul "salope, biatch, connasse..." n'est sorti de ma bouche. Non j'étais fière de vous, fière d'être noire, fière d'assister à ce moment historique, j'étais heureuse pour les américains, pour le monde entier, pour les africains...j'y croyais enfin à l'American Dream, je scandais des Yes We can. Une nuit magique, on a même bu du champagne. Attention pas de la pacotille de Champagne à 10€/la bouteille...nooon. Du Dom Perignon, comme des vrais.
Puis pour couronner le tout tu étais un enfant d'Afrique, un des miens, quelqu'un allait enfin se soucier vraiment de nos problèmes, quelqu'un de sincère, qui se sent concerné. En résumé, the Happiness.

Tu vois ce qu'on dit "le plus haut tu vas, le plus bas tu tombes"...eh bien j'ai comme l'impression que cette expression était faite pour toi et moi. Au début tu as bien causé, j'ai succombé encore et encore, tu t'es battu pour l'assurance santé pour tous et j'ai applaudi. Je m'en suis presque vanté comme si tu étais un membre de ma famille. Je disais à mon fils "mon chéri, il est métis comme toi et il a conquit le monde alors tu peux aussi tout faire dans la vie". Ensuite tu savais faire la fête, les rappeurs se bousculaient à la maison blanches, les basketteurs, les acteurs...how cool is that? Dès que tu passais à la télé, ma passion montais, la politique était tout à coup devenu mon dada.

Mais tu vois plus le temps passait, plus je te voyais plus à traîner avec Beyoncé (cette pute!) plutôt qu'occupé à resoudre les problèmes du monde, ou même du moins de l'Amérique. Le problème avec les fêtes, c'est qu'au bout d'un moment elles se ressemblent toutes et que je me suis fait chier. Puis je te voyais ne pas prendre position sur des dossiers importants, comme la Syrie, la RDC, le Mali,..et j'en passe des meilleurs. J'ai attendu et attends toujours que tu interviennes ne serait que pour tous ces enfants qui crèvent, quand même tu es un père non? Quand est-ce tu vas enfin montrer que c'est toi qui a les plus grosses? Des couilles bien sûr. Parce que bon ces derniers temps, tous les dictateurs de ce monde en ont montré des plus grosses, surtout Poutine. Imagines toi qu'il y a une partie de moi qui commence à apprécier la poigne de ce mec...de Poutine, exactement. Ça démontre à quel point tu m'as laissée tomber. J'en suis reduite à admirer un mec qui bafoue la liberté d'expression sans scrupules et utiliser la bible pour empêcher les gens de s'aimer! Mais où es-tu Barack?

Peut-être es-tu trop occupé à essayer de recoller les morceaux avec Michelle? Sur ce point rassures moi, dis moi qu'ils ont tort, que tu n'as pas osé aller tremper ton biscuit ailleurs. Parce que non seulement tromper la sublime Michelle serait un tort dont j'aurais dû mal à te pardonner et passer l'éponge mais en plus la tromper avec une autre que moi? Là ce serait juste un sacrilège. De ce fait, je vais juste considérer cette partie de l'histoire comme une rumeur lancée par des jaloux mal intentionnés.

Sur ce, je vais te laisser en espérant que tu te reprennes au plus vite car le temps pressé,  tu n'as plus que 2 ans pour à nouveau faire chavirer mon coeur. Et cette fois-ci pas seulement avec de belles paroles je te prie. Allé du nerf mon cher Obama. Ne finit pas sur un " NO We CANT".

En te remerciant.




Scandaleusement,
Clo



P.S: Au fait, franchement ça ne se fait pas de venir à Bruxelles sans même me dire bonjour, d'autant plus que tu savais que j'étais à la maison...ne fais pas l'innocent, je sais que tu me fais espionner...mais t'inquiète je trouve ça mignon que tu veuilles sur moi comme ça;).

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