jeudi 16 novembre 2017

Partage ou Narcissisme




Des nos jours si tu n'as pas fait de photos ni de vidéos ça veut presque dire que tu n'as pas bien profité de ce dont tu as fait. Limite si on pouvait se filmer en dormant histoire d'être sûr qu'on a effectivement bien kiffé le truc. Depuis qu'on a snapchat, IG stories, facebook stories, chaque petite chose doit être vue par des millers de gens. 

Pour kiffer il faut poster c'est bien simple. La seule pudeur qui nous reste est peut-être quand on va aux chiottes mais qui sait si l'un de ces jours il n'y aura une pseudo célébrité qui le mettra au goût du jour et on partagera aussi nos moments pipi et kaka en toute intimité. 

Bref je ne juge pas parce que bon personnellement je ne peux quasi rien avaler (niveau bouffe hein bande de pervers!) sans que les réseaux sociaux ne soient au courant. À part quand je prétends de manger healthy donc le morceau de steak et le pot de mayonnaise n'apparaissent pas sur les photos. Eh bien oui femme sophistiquée qui mange sainement online c'est moi. Ne me jugez pas c'est dûr la vie! Puis quand on se prétend blogeuse il y a des standards à tenir. C'est dans cet esprit que je me retrouve toujours à bouffer froid car hein le temps d'avoir la bonne photo.

L'autre jour j'ai vu une amie avec qui j'ai grandi poster des photos dans son lit au réveil, bien maquillée en sous-vêtements qui matchent. Je me suis demandée où j'avais bien pu louper le truc. On a grandi ensemble, je la connais depuis 30 ans, elle est devenue sophistiquée et glamour, moi Non. Qu'est ce qui cloche chez moi? Franchement quoi? Pas une fois de ma vie j'ai dormi avec des sous-vêtements qui matchent! Pas une fois je me suis réveillée avec un maquillage parfait , si par malheur je ne me démaquille pas avant de dormir le matin je ressemble plutôt à un personnage de la maison des horreurs. Vous me direz même la journée je n'ai jamais eu un maquillage parfait. Tous les jours on dirait que quelqu'un s'exerce sur moi. Ce quelqu'un étant moi.

Bref, revenons à nos chèvres. Vivons-nous désormais dans une permanente télé-réalité? Cet impression de partage est vraiment réelle? Ou c'est du narcissisme pur et simple? Nonobstant le fait qu'on a l'impression de connaître tout des inconnus, que savons-nous réellement de nos amis, de nous-mêmes au final? Je veux dire à force de vouloir tout partager avec nos followers, que partageons nous vraiment avec les personnes réellement présentes dans nos vies? 

C'est quand la dernière fois que vous êtes allé au restaurant ou boire un verre avec quelqu'un et ne pas checker votre téléphone ou simplement ne prendre aucune photo? La dernière fois que vous êtes parti en famille ou voir des gens sans leur demander leur code wifi après 15mins? On connaît tous très bien la situation où vous êtes 5 autour de la table ou à event chacun sur snap en train de partager live? Mais partager quoi au juste? La question me turlupine souvent! Parce que la bouffe serait moins bonne sans faute? Les boissons moins délicieuses? La fête moins belle? 

Alors le truc c'est qu'en plus maintenant on croit connaître la vie de tout le monde juste par leur stories, on se permet même d'avoir une opinion sur leur vie dis donc. Et on s'offusque quand ils en ont une sur la nôtre ah! C'est à dire que depuis qu'en plus nos parents ont découvert les réseaux sociaux notamment whatsapp, il faut expliquer chaque photo qu'on poste.

Le texto de maman qui dit "c'est à qui le bras d'homme que j'ai vu autour de tes épaules dans ta story? Tu as un copain et tu dis rien?" Parce que oui dans l'esprit de ma mère si un mec me tient par l'épaule il a intérêt à avoir des intentions, c'est à dire m'épouser incessamment sous peu!

Mais dernièrement j'ai réalisé qu'à part pour la nourriture, les moments donc je profite le plus je n'ai pas le temps de prendre des photos ou faire des vidéos. J'y pense toujours quand le moment est passé ce qui me fait penser que je ne m'amuse pas beaucoup dis donc vu toutes les fois où je prend des photos. En fait, ma vie est d'une ennuie, au secours quoi!    

Je philosophe je philosophe mais je me pose réellement des questions existentielles! Oui ma petite dame! 

Cela étant dit, j'aime moi regarder la vie des autres, vivre à travers eux en quelque sorte. Les amoureux par exemple, les regarder, les jalouser, les maudire et les aimer aussi un peu. Mater le crush en train de s'amuser avec d'autres femmes aussi, il a du culot ce mec pas possible. On est en couple en plus, enfin je suis en couple avec mais lui ne le sait pas encore. J'attend qu'il se rende compte à quel point je suis merveilleuse, accessoirement aussi qu'il sache mon existence.

Conclusion, si un moment n'a pas été immortalisé par photos ou partagé via les réseaux sociaux est-il toujours considéré comme important? Si on en a que le souvenir dans sa memoire et nos sur son smartphone, ça compte? Ou s'en branle si on a pas fait de photos? Limite on doit prouver maintenant ce qu'on dit par photo. Vous pourriez dire j'ai perdu un ami que les gens s'attendent à ce que vous postiez des photos des funérailles, au minimum. 

Alors où s'arrêter le partage? Où commencer le narcissisme et le voyeurisme?!



Scandaleusement,
Clo

jeudi 9 février 2017

Le Temps.

Le concept du temps.


Le désolé je suis occupé, le désolé je n'ai pas eu le temps. Non. Je pars du principe que si les gens veulent vraiment faire quelque chose ils trouvent le temps. Que ce soit parler à quelqu'un, le voir ou même travailler sur un projet. 

Combien de fois disons-nous aux autres qu'on est vraiment busy, oui busy, occupé d'un ringard toi aussi. On est à l'époque du Franglais ok? Bref je disais donc on est jamais trop occupé pour faire réellement ce dont on a envie de faire. Bien sûr on a des vies plus ou moins surchargées mais n'est-il pas étonnant qu'on trouve toujours du temps pour Facebook pour twitter, pour tinder, pour Instagram, pour snapchat et j'en passe des meilleurs mais qu'on refuse de prendre un appel provenant d'un ami, d'un parent parce que non on est très occupé?

Comprenez moi bien tel peut être un choix, je le fais quasi tous les week-ends. Mais si c'est un choix disons simplement qu'on ne veut pas. Disons j'ai du temps mais pas pour toi, pas pour ça. C'est plus honnête et au fond plus simple. On peut choisir est ça c'est la beauté de cette vie.

Le temps est quelque chose de précieux et au fond chacun a le droit de disposer du sien comme bon lui semble. Enfin en dehors des contraintes de cette vie que sont les études, le boulot, les enfants, les courses, les factures etc qui bien sûr interviennent dans la façon dont on gère notre dit temps. Partant du principe que ces obligations nous prennent plus ou mois la moitié de notre temps, ne devrions-nous pas logiquement pouvoir quand même pas un peu pouvoir sortir le nez de notre nombril et s'occuper du monde qui nous entoure?

La vie nous échappe à force de ne pas vivre mais survivre. On s'enfonce dans un quotidien qui est routinier, on se dit que c'est ça la vie mais si au fond il y avait autre chose? Si au fond il y avait d'autres aventures, si au fond on pouvait suivre nos règles et non celles qui nous sont imposées? Si au fond se lever tôt n'était pas spécialement notre modèle? 

Pourquoi ne pas prendre le temps d'apprécier la musique, de danser, de bien manger, de voir les sourires sur le visage des gens? Pourquoi ne pas prendre le temps d'écouter cet ami qui a peut-être besoin de nous mais qu'on a pas écouté trop occupé à scruter les défauts des inconnus sur Instagram?

Le temps nous est compté dit-on. Mais la plupart de nous l'utilise mal ou d'une façon qui au fond ne nous est pas bénéfique.  Je n'ai pas le temps de parler à mes parents tous les jours mais par contre alors qu'est ce que j'en ai du temps pour critiquer chaque petite chose que je vois sur les réseaux sociaux. 

Au final on a plus de moyens de communiquer mais au fond on est de plus en plus seul. À quand le temps pour les passions? À quand le temps pour les vraies échanges, À quand le temp pour les rires, À quand le temps pour les découvertes? À quand le temps pour juste apprécier l'instant?


Au fond, notre temps nous appartient-il?


Confusément,
Clo

mardi 3 janvier 2017

Le Silence n'est pas toujours d'or.




Le silence, ce drame humain.

De nos jours, on dit que l'ignorance est le fondement du bonheur. Le fait de ne pas être conscient du malheur qui nous entoure ferait notre bonheur. Ce qui dans un sens se trouve être vrai, pour on est conscient du monde qui nous entoure plus ça fait émerger des émotions en nous.  Alors la plupart d'entre nous faisons semblant d'ignorer même ce qui est devant notre nez.

Que ce soit notre enfant qui se noie dans les problèmes, que ce soit notre compagnon (compagne) qui noie son chagrin dans l'alcool ou la drogue, que ce soient nos amis qui se battent contre une dépression, que ce soit un massacre quelconque dans un pays plus ou moins lointain, on choisit le silence. On sait que notre voisin frappe sa femme ou abuse ses enfants mais on ferme les yeux. La prétention d'ignorer la misère qui nous entoure. On poste un statut ou une citation puis on passe à autre chose. Au pire on méprise ou choisit de faire comme si ces problèmes ou ces personnes n'existaient pas.

Au fond ce qu'on veut c'est vivre notre vie. N'est-ce pas merveilleux de toujours dire "je veux juste vivre ma vie". Ignorer tout et tout le monde, faire nos propres règles. N'est-ce pas merveilleux de dire "s'aimer soi-même , comme on dit chez nos amis américains "selflove"". Ce qui en soit est un concept merveilleux. On ne peut aider les autres si on peut s'aider soi-même. Mais plus j'y réfléchis plus je me dis que ce concept est plus ou moins erroné. Parce que les besoins de l'autre ne sont pas spécialement les mêmes que les nôtres, peut-être pourrions-nous lui apporter quand même un peu de réconfort malgré nos propres malheurs? Un mot d'encouragement, un peu d'écoute, etc. Si tu donnes un sandwich à une personne qui crève de faim, c'est un petit geste mais qui lui permet de vivre un jour de plus. On a pas besoin de grand gestes. On a juste besoin de petits gestes mais au quotidien. 

Quand je dis ça, ne pensez pas que je juge. Non. Dans la mesure où je m'envoie 400g de viande seule et sans honte. Mais tout de même l'ignorance et le silence ne devraient pas primer sur les besoins humains. Les besoins de nos amis et de nos proches semblent ne pas nous convenir, les chemins qu'ils choisissent semblent ne pas nous arranger alors on les ignore plus ou moins. Une tape sur l'épaule de temps en temps et on se dit qu'on a fait ce qu'il fallait.

On file 2€ à un sans-abri et on se dit que voilà on a fait notre bonne action du mois voir de l'année. On partage une vidéo d'Alep, du RDC, du Burundi et on se dit qu'on est engagé oh la la de vrais combattants. On se félicite d'être des personnes courageux avec des convictions alors qu'au fond on a juste appuyé sur un bouton de notre smartphone. Parlons-en de ces smartphones fabriqués par des enfants plus jeunes que les nôtres, ou plus jeunes que nos petits frères et soeurs. On ne peut décemment plus s'en passer mais le minimum serait d'être conscients du problème.

Je ne sais pas pourquoi j'écris tout ça mais par moment je me sens révoltée. Révoltée parce qu'on choisit d'ignorer la solitude et la souffrance d'autrui alors qu'un jour ça pourrait être nous. Révoltée parce qu'on fait semblant d'ignorer ce qu'on sait au fond de nous. Révoltée parce qu'on se fie aux apparences sans jamais aller en profondeur. Révoltée parce que les choses pourraient être un peu mieux si on le voulait tous. Mais sachant que le monde est ce qu'il est, on peut au moins changer ce qu'on peut. Ne serait-ce qu'un petit peu, nonobstant les obstacles et notre routine. Essayons d'ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure et les malheurs qui s'y déroulent tous les jours. Soyons attentifs aux expressions et émotions d'autrui.



Joyeux 2017!
Clo